Pollution de l'air : le Parlement européen adopte des normes controversées
afpe-fr del 26.09.2006
29 September, 2006
STRASBOURG (Parlement européen), 26 sept 2006 (AFP) - Le Parlement européen s'est prononcé mardi pour de nouvelles normes en matière de pollution atmosphérique par les microparticules, auxquelles les scientifiques attribuent chaque année près de 360.000 décès prématurés dans l'Union européenne. Mais ce vote de première lecture a été aussitôt dénoncé comme "inacceptable" par le Commissaire européen à l'Environnement, Stavros Dimas, qui a déploré que les eurodéputés préconisent dans le même temps une mise en oeuvre moins contraignante de ces normes. Les députés suggèrent de réduire les plafonds de concentration des microparticules issues de la combustion industrielle, des moteurs automobiles et du chauffage urbain. Ils proposent ainsi de fixer le seuil de concentration des particules de moins de 10 microns (PM10) de diamètre à 33 microgrammes par mètre cube en moyenne annuelle à partir de 2010, et celui des particules de moins de 2,5 microns, réputées les plus nocives, à 20 microgrammes. Dans le projet de directive initial, la Commission européenne suggérait des seuils respectivement de 40 et de 25 microgrammes pour ces particules. Tout en se félicitant que les députés soient allés plus loin que lui sur ce point, M. Dimas a dit sa déception que "certains points essentiels" de son projet aient été en revanche affaiblis. Plaidant pour plus de flexibilité dans le respect de ces normes, les eurodéputés proposent ainsi d'accorder des dérogations temporaires au moment de l'entrée en vigueur de la directive dans les zones ou agglomérations qui n'arrivent pas à respecter les critères en matière de polluants. Ils proposent aussi d'autoriser les dépassements jusqu'à 55 jours par an des limites journalières de concentrations de PM10, au lieu de 35 actuellement. Un compromis également très critiqué par les écologistes comme l'Allemande Hiltrud Breyer qui y voit "une invitation à ne rien faire" donnée aux communes les plus touchées, situées essentiellement en Allemagne, aux Pays-Bas, en Europe centrale et dans le nord de l'Italie. Ce projet de directive, sur lequel les ministres européens de l'Environnement doivent à leur tour plancher le 23 octobre, a également été très critiqué par des spécialistes de l'environnement et des maladies respiratoires. La nouvelle directive risque de ralentir ou d'interrompre "les efforts futurs tendant à contrôler les sources de pollution", selon un texte rendu public début septembre par trois sociétés savantes.